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Qu’est-ce que la Communication NonViolente (CNV) ?

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D’où vient la CNV ? 

La Communication NonViolente (CNV) est un processus développé dans les années 1960 par le psychologue clinicien Marshall B. Rosenberg, collaborateur de Carl Rogers, à l’époque où ce dernier effectuait des recherches sur les divers aspects de la relation d’aide. Marshall B. Rosenberg écrira en préface de son livre « Les Mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) » que les résultats des travaux de recherche menés par Carl Rogers furent déterminants dans l’élaboration du processus de communication décrit dans l’ouvrage.

Marshall B. Rosenberg, comme Carl Rogers, part de la conviction que la nature profonde de l’homme le porte à aimer, donner et recevoir dans un esprit de bienveillance. La vision de Carl Rogers est définie comme étant profondément optimiste envers l’être humain. « Tous les hommes ont une orientation positive », écrit-il, et il y inclut même les plus « perturbés » et les plus « antisociaux ».

Alors qu’il était enfant, Marshall B. Rosenberg arriva à Détroit dans le Michigan, ville dans laquelle la violence, notamment raciale, est partout présente. A l’école, il fut lui-même victime de violences en raison de son patronyme à consonance juive. Il s’interrogea alors sur ce qui pouvait se passer dans la tête d’un homme qui en blessait un autre délibérément, sur les bénéfices qu’il pouvait en tirer. Parallèlement, il put observer dans sa famille un comportement radicalement opposé. Il s’agissait de son oncle qui venait chaque jour prendre soin de sa grand-mère complètement paralysée et mourante. Ce qui était frappant, c’était la profonde joie avec laquelle il venait jour après jour prodiguer ces soins.

Marshall B. Rosenberg se posa alors cette question : « Pourquoi existe-t-il des hommes comme mon oncle et d’autres capables d’assassiner ? »

Quelques années plus tard, ces questions l’amenèrent à étudier la psychologie. Mais ses études universitaires n’apportèrent aucune réponse à ces questions car la psychologie telle qu’elle lui était enseignée, apprenait que les hommes violents sont des hommes dérangés. Il jugea cette théorie bien trop simpliste et acquis la conviction que la violence était une affaire de langage et de mode de communication. Tel a été son point de départ : « la violence réside dans la manière dont nous avons appris à penser, à communiquer et à gérer les rapports aux pouvoir ».

Une fois sorti de l’université, il ouvrit un cabinet de psychothérapie, dans lequel il accueillait essentiellement des femmes dépressives. Et ce travail avec ces patientes lui permit d’acquérir la certitude que la cause de ces dépressions ne tenait pas tant aux individus qu’aux structures sociales, dans les rapports de pouvoir et dans la langue même. Il comprit également que ce qui avait fait son succès en tant que thérapeute, n’était pas sa capacité à poser un diagnostic et à prescrire des médicaments. Ce succès tenait à l’empathie avec laquelle il les écoutait. Cette empathie leur donnait la force d’initier des changements dans leur vie. S’éloignant de sa posture de thérapeute, il ferma son cabinet pour se consacrer à la modélisation d’une méthode capable de transformer l’éducation reçue. C’est ainsi que la Communication NonViolente (CNV) vit le jour.

Dans quels domaines la CNV peut-elle être utile ?

La CNV peut contribuer à nous restituer notre véritable nature à écouter avec le cœur. Je suis convaincu que notre plus grand plaisir sur Terre, nous êtres humains, c’est de contribuer au bien-être de nos semblables. 

MARSHALL B. ROSENBERG

La CNV dans les relations d’accompagnement

Dans le cadre des accompagnements – accompagnement individuel ou collectif, coaching, thérapie, soin, analyse de pratique – la CNV favorise une relation de confiance propice à l’évolution du client et ceci avec une juste distance bienveillante. En effet pour les psychologues humanistes, dont font partie Carl Rogers et Marshall B. Rosenberg, c’est avant tout la qualité de la relation et d’empathie qui permet le changement.

Dans la relation d’accompagnement, la CNV met l’accent sur la découverte des besoins qui animent la personne et qui sont les leviers de son évolution. La conscience que c’est l’empathie qui permet le changement, contribue à une plus grande efficacité, et à une nette augmentation de la satisfaction mutuelle.

La spécificité de la CNV dans la relation d’accompagnement est en effet de donner les moyens à l’accompagnant de :

  • Vérifier son intentionnalité : l’accompagnant est-il en train d’avoir un projet sur l’autre ? Comment revenir à la neutralité bienveillante ?
  • Montrer comment témoigner une véritable empathie, repérer les obstacles, et faire preuve d’auto-empathie.
  • Manifester son authenticité, poser des limites et demander de l’aide si besoin.

Acquérir et s’entraîner à ces compétences contribue à la congruence dans la posture d’accompagnement et favorise la relation de confiance propice à l’évolution.

La présence et l’écoute proposés par la CNV donne accès à une compréhension profondément empathique, qui soutient la personne accompagnée dans sa capacité d’évolution vers plus d’autonomie. Elle l’aide à mobiliser ses propres ressources, à développer sa confiance et à mettre en œuvre le changement.

Dans le même temps la CNV permet d’installer une juste séparation de ce qui appartient à l’accompagnant pour rester dans l’empathie professionnelle et humaine sans rentrer dans la sympathie.
Cette approche aide très concrètement à rester dans la posture d’accompagnant et, grâce à l’auto-empathie, à se préserver, voire se ressourcer et prévenir le burn-out.

La CNV dans les organisations

La CNV permet d’améliorer de façon significative les relations, le bien-être individuel et la performance collective au sein de tout type d’organisations : entreprises, collectivités, associations, prisons, hôpitaux…

La CNV est une approche pragmatique qui permet de partager et transmettre connaissances et compétences en restant à l’écoute des besoins de chacun et en proposant des solutions grâce à une communication efficace, fluide, claire et pertinente. Il est fréquent dans les organisations de voir des projets échouer à cause de problèmes de communication au sein même des équipes. Le stress, les conflits, la démotivation, la perte de créativité et d’efficacité sont autant d’entraves à la bonne réussite d’un projet collectif, souvent liées à la non prise en considération des besoins des individus formant cette même équipe.

La CNV permet l’augmentation de la coopération, le développement de la co-création, une amélioration du bien-être au travail et de l’efficacité. Elle permet aux individus d’exprimer leurs sentiments et leurs besoins. En redonnant du sens à la relation, elle permet à chacun d’exprimer son potentiel pour de meilleurs résultats et une plus grande créativité.

La CNV et l’éducation

La CNV occupe une place de choix dans le monde éducatif. Basée sur la compréhension et la prise en compte des besoins de l’individu, quel que soit son âge, la CNV favorise l’estime de soi et le respect des autres. Cette approche confère une autorité basée davantage sur le respect des besoins de chacun que sur des rapports de pouvoir. Il ne s’agit plus de pouvoir « sur l’autre » mais « avec l’autre » permettant ainsi de vivre les conflits sans punition ni récompense. Dans son ouvrage « Enseigner avec bienveillance » dédié aux personnels éducatifs, Marshall B. Rosenberg définit en quoi il est dangereux d’utiliser la punition et la récompense pour obtenir ce que l’on souhaite de la part d’un élève.

La punition est une forme de violence. Si quelqu’un fait ce que nous voulons par crainte de la punition s’il ne le fait pas, cette personne nous voit alors comme violent. C’est une forme de création de souffrance pour l’autre personne qui réduit notre capacité à l’éduquer comme nous souhaiterions le faire.

Rosenberg invite à se poser 2 questions lorsque l’autre a un comportement qui nous déplaît :

  1. Qu’est-ce que la personne fait qui me déplaît ?
  2. Que voulez-vous que l’autre personne ait comme raison pour se comporter comme vous aimeriez qu’elle se comporte ? Pour faire ce que nous voulons qu’elle fasse ?

Les récompenses sont un jeu perdant. Si la récompense réussit, les gens apprennent, mais pour de mauvaises raisons. La personne n’apprend pas la valeur de ce que nous voulons qu’elle apprenne, mais l’apprentissage est dû aux récompenses qui sont promises.

La CNV favorise une qualité de relation avec soi-même et avec les autres. L’enseignant utilisant la CNV obtiendra ainsi une plus grande coopération de la part de ses élèves. Dans le milieu scolaire, la CNV peut également être utilisée pour résoudre les conflits entre enfants et adultes/enfants.